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Occulte, égos et pouvoir : attention…

Depuis quelques années et cela a sérieusement augmenté ces derniers mois, de plus en plus de gens disent d’eux mêmes ou des autres qu’ils ont de la « magie noire » sur eux ou des « entités », qu’ils sont « passeurs d’âme », qu’ils ressentent un tas de choses terribles (frissons, nausées, etc., etc.) à cause d’attaques occultes. Et qu’ils font des rituels (souvent très laborieux…), pour se dégager ou dégager les autres de ces forces.
Comme le dit une de mes consoeurs (guérisseuse), on dirait un concours de « qui aura la plus grosses baguette »…

Aussi je me permets deux petites mises en garde.

La première est très simple : ce qui est interprété comme « attaque occulte », « présence d’entité », « magie noire », etc, peut s’avérer n’être qu’un malaise psychologique, émotionnel, psycho-relationnel ou même physique. Or ce genre d’interprétation ne permet pas de régler le problème : de quoi est-on « victime », en vrai ? Quelle confrontation/ décision a-t-on évitée ? Que nous est-il resté sur l’estomac, en travers de la gorge, etc?
Mais aussi, car je crois que c’est la raison de cette « mode » : quel obscur sentiment de perte de pouvoir découle de la situation socio-politico-financière de notre société ? Je vois de plus en plus de gens se heurtant à des obstacles ou négligences administratives aussi pénibles qu’inconcevables il y a peu, se demander s’ils ne sont pas victimes de forces occultes. Bien sûr c’est à vérifier. Mais bien souvent c’est juste le fruit d’une dégradation du service public (soit, en clair, d’un problème politique au sens noble du terme).

La seconde mise en garde est délicate à aborder.
Pour faire court : dans un monde où les citoyens sont de plus en plus démunis de tout pouvoir, la tentation est grande de compenser avec des pouvoirs invisibles. Ou bien : dans un monde désenchanté, despiritualisé et malmené par des pouvoirs obscurs (lobbies et autres puissances financières ou mafieuses agissant derrière le rideau), les histoires « d’entités », de « magie », de « diables » invisibles au commun des mortels sauf moi peuvent fasciner ou servir de compensation… Mais à quel prix? Que le côté anxiogène de la situation générale ou de situations personnelles aiguise notre sensibilité et nous ouvre à certaines perceptions ne devrait pas nous conduire à jouer les « mages », surtout si cela nous coûte, est pénible, etc. L’occulte est un monde dangereux.

On me pose régulièrement la question de savoir comment s’en protéger. La réponse est simple, là aussi : en guérissant toute ses blessures de cette vie et des autres, car c’est à elles que se collent la plupart des forces occultes (j’ai traité ce sujet dans « Les agrafes« ). C’est un long chemin…
Bien sûr, prier peut être une aide précieuse (et il y aurait beaucoup à dire là-dessus aussi…). Les prières authentiques peuvent nous en libérer et nous offrir ainsi des temps de pause, et surtout, à terme, nous éclairer et nous guider pour rencontrer et transformer nos plaies (par exemple en « tombant » sur le bon thérapeute), bref pour guérir et cicatriser (et donc ne plus « accrocher » de forces occultes).
Un vrai, patient et souvent difficile « travail sur soi »…